Ton guide pour créer de la poésie en mode self-care

Ton guide pour créer de la poésie en mode self-care


Comment écrire un poème

 

Un jour, ma mentore d’écriture (salut Joséane!) m’a dit : «Wow! Tu écris de la belle poésie!» et c’est à ce moment que j’ai compris que j’écrivais de la poésie haha! J’ai longtemps cru que ça devait rimer, avoir une forme bien précise et être un peu quétaine pour être honnête. Et bien non!

 

J’ai découvert que la poésie ne nécessite rien de plus que les mots que tu as sous la main. J’ai commencé à percevoir comment cette forme d’écriture pouvait m’aider à me connecter au monde, à être présente et enfin à me connaître d’une manière que je n’avais pas encore tout à fait creusée. La poésie me permettait de libérer les choses douloureuses qui accablaient mon cœur (je pense à toi, rupture amoureuse). 

 

Maintenant, la poésie est devenue pour moi une forme de self care qui m’aide à assimiler mes pensées et à me sentir apaisée. Bien que je maintienne toujours une pratique de journaling, j’apprécie que la poésie offre une liberté de récit et un espace pour ressentir ce que je ressens sans explication.


Pour moi, un journal me demande «qu’as-tu fait aujourd’hui?» tandis qu’un poème demande: «comment tu te sens par rapport à tout ça?»


La poésie est devenue l’un des moyens d’apaiser mon système nerveux. Chaque fois que mon esprit s’emballe, je trouve cathartique de marteler quelques lignes sur mon ordinateur ou de glisser un paragraphe dans la section notes de mon téléphone.


C’est à la fois plus facile que tu le penses et plus confrontant que tu le penses. Si tu trouves également du réconfort en écrivant à travers tes émotions, voici un guide pour écrire de la poésie pour prendre soin de toi.

 

 

  1. Aménager ta zone d’écriture

 

Si tu préfères écrire un peu partout, aucun problème! Pour que je me sente dynamisée et soutenue par mon écriture, j’ai besoin d’un espace de travail précis, d’une page blanche version virtuelle et, accessoirement (ou pas), de mon matcha latté préféré

 

Le processus de création d’un espace de travail peut par ailleurs offrir un moment apaisant avant de plonger dans des sujets plus chargés émotionnellement. Allume une bougie, infuse du thé, mets de la musique – crée l’ambiance comme tu le ferais pour d’autres rituels de self care. 

 

  1. L’écriture libre

 

Si un poème ne saute pas de ton clavier à la page (c’est rarement le cas), commence par écrire librement. Je trouve utile de nommer les émotions auxquelles je m’accroche, mais je les équilibre toujours avec des détails tangibles.


Par exemple, si je ressens la nostalgie des vacances d’été, je noterai mon penchant pour elles et mon sentiment de chagrin pour la fin de ces jours de jeunesse.



Ensuite, je note des détails dont je me souviens : aller me baigner à la piscine du quartier avec ma cousine, manger des popsicles sur le balcon avec ma grand-maman, faire du vélo avec ma meilleure amie.

 

Jette un œil aux modèles qui s’offrent à toi et demande-toi s’il y a un thème à explorer. Dans l’exemple ci-dessus, je peux voir que les moments sensoriels de l’été et les personnes avec qui je les ai vécus me manquent en ce moment.

 

Tu peux aussi relire les mots eux-mêmes pour voir ce que ton subconscient fait remonter à la surface. Peut-être qu’un mot comme « bivouac » attire ton attention, écris ce qu’il t’inspire. Je trouve que les modèles dans mon utilisation de mots négatifs peuvent être utiles. «Je ne peux pas» signifie que je ne me sens pas à la hauteur ; « ne devrait pas » signifie que je me limite ; «ne le fera pas» signifie que je pousse trop fort sur quelque chose et que je devrais peut-être laisser aller. C’est normal de faire face à ces sentiments; la page est un espace sécuritaire pour que tu puisses les explorer dans toute leur profondeur.

 

  1. Focaliser sur les choses physiques

 

Une autre idée fausse que j’avais à propos de la poésie était qu’elle était abstraite. Dans ma jeunesse, je cherchais constamment de nouvelles rimes passionnantes pour des mots conceptuels comme «amour», «espoir» et «paix». Mais comme j’ai cultivé la poésie dans une pratique ancrée, je découvre qu’elle peut aussi être ancrée.

 

Une fois que tu as une idée générale, laisse-la prendre la forme de quelque chose de plus tangible. Concentre-toi sur une petite expérience ou un objet – qu’est-ce que l’écriture à ce sujet peut te dire sur ce que tu ressens? Si tu écris à propos des popsicles de ton enfance, concentre-toi sur la sensation du soleil sur ta peau, le visuel des fourmis se rassemblant autour de tes orteils sur le sol, le son de la tondeuse à gazon du voisin d’à côté.


C’est un peu comme une forme écrite de l’exercice 54321 que les gens recommandent pour l’anxiété, et cela m’aide à m’immerger dans un souvenir (et à me sortir de ma tête).

 

Il n’est pas nécessaire qu’il y ait une métaphore, et tu n’as pas à en forcer une. Peut-être, plus tard, le poème prendra-t-il un nouveau sens pour toi. Mais pour l’instant, laissons les détails parler d’eux-mêmes. Certains poèmes sont le parfait exemple de la façon dont les détails physiques peuvent avoir un impact énorme. En cas de doute : montre au lieu de dire.

 

 

  1. La fonction avant la forme (mais ça fonctionne avec la forme aussi)

 

Tu n’es pas obligé.e de commencer par des sonnets ou des haïkus. En fait, et ça te surprendra peut-être, les poèmes n’ont pas du tout besoin de rimer.

 

Une leçon que j’ai énormément mal interprétée de mes cours d’écriture créative était que «tu dois connaître les règles avant de les enfreindre». Je me suis dit que ça voulait dire que je devais tout apprendre avant de pouvoir écrire quoi que ce soit. Faux. Ne laisse pas les règles t’empêcher de donner vie aux mots qui résident dans ton cœur.

 

Ainsi, lorsque tu commences à écrire ton poème, invite la rime et l’allitération sans forcer tes mots. Laisse tes lignes se briser là où elles veulent se briser, comme des vagues qui se brisent vers le rivage. Est-ce qu’un seul mot a tellement de poids que tu souhaites qu’il ait sa propre

 

ligne?

 

N’oublie pas : c’est de la poésie comme forme de self care, alors suis ton intuition. Tu pourras te relire plus tard, mais pour l’instant, concentre-toi sur l’endroit où ton instinct te dit de mettre chaque mot. Si tu te sens bloqué.e, rappelle-toi que le processus d’écriture d’un poème peut être quelque chose de lent et de sensuel, comme manger une barre de chocolat de bonne qualité.

 

 

  1. Auto-édition (ou pas!)

 

Une fois que tu as terminé ton premier brouillon, tu es peut-être prêt.e à déchirer la feuille de ton bloc-notes, à la froisser, à la jeter par-dessus ton épaule et à ne plus jamais en parler. Exprimer tes sentiments et travailler activement pour libérer ceux qui ne te servent pas, c’est prendre soin de soi à part entière. Lorsque tu sens que le poème a atteint son objectif pour toi, tu peux le laisser partir.

 

Mais je trouve que dans la poésie et dans la vie, un peu d’auto-édition, ça peut être intéressant. Après avoir écrit ton premier brouillon, essaie de prendre du recul pendant quelques jours avant de revoir ton écriture (et les émotions qu’il exprime).

 

Ça te permet de prendre un peu de distance par rapport à l’expérience, surtout si ton écriture te sert de moyen pour surmonter la peine ou le chagrin. Tu reviendras avec un regard neuf et une nouvelle perspective, et ton écriture servira de rappel de tes progrès.

 

Quand c’est temps d’éditer, prends un stylo d’une couleur différente (ou change la couleur du texte sur ton écran) et commence à marquer la page comme si tu lisais le poème pour la première fois. Demande-toi d’ajouter des éclaircissements supplémentaires sur les points qui ne sont pas clairs et propose des suggestions de mots nouveaux.


Y a-t-il un mot qui décrit mieux ce que tu essaies de dire? Ajoute ou supprime des sauts de ligne ou des signes de ponctuation au besoin. Et ma partie préférée – tracer une ligne à travers tout ce qui ne sert pas au message

 

Je fais cette étape parce que je veux que le poème soit plus précis et, à son tour, clarifie mes émotions. Je pourrais trouver des connexions entre les lignes et, peut-être, les renforcer. Peut-être que je trouve un fond de tristesse dans un poème heureux, et mes mots m’invitent à creuser un peu plus profondément.

 

 

  1. Rendre ton poème vrai 

 

Cette partie est ma préférée – ancre tes progrès en transférant le poème sur une page vierge. Donne à tes mots une maison sur ton plus beau papier, en utilisant ton stylo favori. Je n’ai pas d’imprimante (pour vrai, qui a encore ça à la maison en 2022?), mais l’impression d’un simple poème sur une feuille de papier neuve est tout aussi divine. Le papier sort chaud et couvert de mots que tu as écrits.

 

Rends-le officiel, même si c’est seulement pour ta propre lecture. Parce que – et je ne peux pas exagérer – tes paroles et tes expériences sont vitales. La guérison est un processus, et écrire de la poésie nous offre l’opportunité d’approfondir un peu notre propre psyché. Introduit cette intention dans ton écriture et considère chaque poème comme une étape vers la guérison ou la connaissance de soi.

 

Et, enfin, n’oublie pas : chaque poème en produit cent autres, et aucun poème n’est jamais terminé. N’aies pas peur d’ajouter à ton travail, de le modifier, de le ranger pour toujours et de repartir à zéro. Bonne écriture, les ami.es 🙂





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