Est-ce que le polyamour c’est fait pour toi?

Est-ce que le polyamour c’est fait pour toi?


Les couples ouverts et le polyamour, c’est un sujet qui revient vraiment souvent sur les groupes Facebook où je suis présente et j’ai l’impression que pour plusieurs personnes, ça semble être une «solution miracle» à toutes les difficultés de leur relation de couple.


Le fait de refuser la monogamie, c’est socialement stigmatisé, émotionnellement plus complexe et plus compliqué côté logistique aussi. Dans cet article, j’ai envie qu’on démystifie un peu ce qui entoure la non-monogamie consensuelle pour te permettre de prendre une décision plus éclairée et voir si c’est une avenue que tu as envie d’explorer ou non.

 

Voici huit questions pour t’aider à travers ta quête de réponse. 

 

  1. Veux-tu réellement une relation ouverte?

 

Je sais, ça l’air d’une question niaiseuse ou évidente, mais je te jure, trop souvent les gens s’embarquent dans une relation ouverte alors qu’ils ne le souhaitent pas vraiment.



Même si on entend souvent cet argument, c’est faux de croire que tous les humains ne devraient pas être monogames. C’est plus pertinent de penser que le désir de non-monogamie est un trait de personnalité proche de l’extraversion: certaines personnes sont très extraverties/non monogames, d’autres très introverties/monogames et la plupart se situent quelque part entre les deux.


Prends quelques minutes et réfléchis à où tu te situes sur le continuum. Avoir plusieurs partenaires sexuels et/ou romantiques en même temps est-il quelque chose qui sonne au moins légèrement passionnant ou bénéfique? Si la réponse est un «non» clair, les relations ouvertes n’ont pas grand-chose à apporter à ta vie 🙂

 

  1. Ta relation est-elle stable et heureuse?

 

Si tu es actuellement dans une relation monogame et que tu penses à l’ouvrir, assure-toi avant tout que c’est une relation solide. Est-ce que toi et ton.ta partenaire vous vous aimez et vous appréciez mutuellement? Est-ce que vous vous sentez très proches et connecté.es? Est-ce que vous souhaitez essayer la non-monogamie consensuelle parce que vous espérez sauver une relation qui bat de l’aile? Pour être honnête, si tu as répondus oui à la dernière question, je te confirme qu’ouvrir son couple, ce n’est jamais un bon moyen de sauver une relation malsaine. 

 

  1. Es-tu à l’aise à communiquer ouvertement à propos de ta sexualité et de ta relation amoureuse? 

 

Les partenaires dans une relation non-monogame sont habituellement plus ouvert.es à communiquer leurs besoins et leurs envies au niveau sexuel et à l’intérieur de leur relation.

 

Vous devez communiquer clairement pour : déterminer vos besoins, vos désirs et vos limites ainsi que ceux de ton.ta.tes partenaire.s, décider des règles/ententes spécifiques, se consulter régulièrement sur le fonctionnement de l’entente, modifier occasionnellement les règles et pour faire face à des événements inattendus, des conflits, de la jalousie, de la colère… bref tu comprends le point.


Certaines personnes n’aiment pas beaucoup parler de ces sujets ou n’ont pas de très bonnes capacités de communication et d’écoute. Si c’est ton cas, essayer d’avoir une relation ouverte semblera beaucoup trop de travail pour en valoir la peine tout en exposant ton.ta.tes partenaire.s à un risque plus élevé de souffrance émotionnelle et physique.

 

  1. Es-tu jalouse? 

 

Comme avec la plupart des traits de personnalité, la jalousie varie beaucoup d’un humain à l’autre. C’est un mythe de penser qu’il faut être zéro jalouse pour créer une relation polyamoureuse. Ce n’est absolument pas vrai, parce que la plupart des gens qui vivent dans des relations ouvertes vivent parfois de la jalousie. Si tu es une personne particulièrement jalouse, il y a de fortes chances que le polyamour amène plus de problèmes que de côtés positifs.

 

 

  1. As-tu un style d’attachement plutôt anxieux? 

 

Je t’invite à penser à comment tu es habituellement dans tes relations amoureuses. Dans quelle mesure les trois affirmations suivantes te décrivent-elles?


1- J’ai peur que mes partenaires romantiques ne se soucient pas de moi autant que je me soucie d’eux

2- J’ai besoin d’être rassurée sur le fait que je suis aimé par mon.ma partenaire

3- J’ai souvent peur d’être abandonnée ou rejetée



Si tu as répondu oui à une ou plusieurs de ces affirmations, tu possèdes probablement un «style d’attachement anxieux», ce qui veut dire que tu es très sensible aux signaux que tu interprètes comme «mon.ma partenaire ne s’occupe pas de moi» ou «il.elle va me laisser».


Pour des raisons évidentes, ce style d’attachement n’est clairement pas adapté aux relations ouvertes. Ça risque de finir plutôt mal et de créer des blessures qui pourraient te suivre pendant longtemps même après que la relation soit terminée. 

 

 

  1. Es-tu une personne flexible et qui s’adapte facilement? 

 

Établir des règles qui disent qui, quand, comment et où c’est acceptable pour toi et ton.ta.tes partenaire.s de voir d’autres personnes est un élément essentiel de la réussite des relations ouvertes. Par contre, ces accords ne sont pas toujours entièrement noirs ou blancs. Il faut que tu sois prête à naviguer dans les zones grises et à réajuster le tir au besoin.

Certaines personnes trouvent ça plus facile que d’autres, elles réagissent à une situation nouvelle et plus floue de manière ouverte ou neutre et elles ajustent facilement leur pensée en réponse à l’évolution des objectifs ou des situations.


D’autres personnes perçoivent les situations nouvelles et inhabituelles comme une menace, elles ont besoin de certitude et préfèrent des règles plus strictes. Plus tu seras flexible et que tu pourras t’adapter facilement, plus ça sera facile de vivre avec la nature fluide de la non-monogamie consensuelle.

 

 

  1. Comment gères-tu tes émotions?

 

Peu importe ton niveau de communication, de planification et de respect des ententes, la non-monogamie consensuelle ajoute un niveau de complexité à une relation où les émotions négatives sont inévitablement provoquées : jalousie, colère, peur, insécurité, déception, …


Certaines femmes savent gérer ces émotions négatives de manière constructive, par exemple en reconnaissant et en évitant les gratter par exprès le bobo, en s’éloignant de la situation pour adopter une perspective plus claire, en utilisant l’humour pour désamorcer la situation, etc.



D’autres femmes ne sont pas particulièrement douées pour gérer leurs émotions car elles donnent le pouvoir aux émotions négatives de dominer leurs pensées et leurs actions, ce qui entraine des explosions violentes, une inquiétude et des comportements autodestructeurs (comme la consommation de drogue ou d’alcool). 

 

  1. Es-tu bien entourée? 

 

Malgré le fait qu’on parle de plus en plus de polyamour, ça reste quand même un style de vie alternatif et souvent stigmatisé. Beaucoup de personnes ont toutes sortes de stéréotypes négatifs sur les relations ouvertes et les personnes impliquées : elles sont malades, immorales, malheureuses, égoïstes, etc. Ça peut être difficile d’assumer son choix devant sa famille et son cercle d’ami.es. Donc, si tu veux essayer le polyamour, assure-toi d’avoir au moins quelques ami.es et des personnes près de toi qui vont être capables de t’aider à traverser la situation. 



Si tu es curieuse et que tu as envie d’aller plus loin, je t’invite à écouter mon épisode de podcast où je parle de non-monogamie consensuelle et où je te partage des questions à se poser en couple pour voir si c’est une option intéressante pour vous 🙂

 



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