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Dans cet article, je te partage une réflexion très personnelle et une prise de conscience sur certains comportements non-éthiques que j’observe depuis 3 ans dans le domaine du coaching en ligne. Je te partage également 4 pratiques éthiques à intégrer dans ton entreprise.
L’objectif n’est pas de pointer des gens du doigts, mais d’amener à une réflexion et une prise de conscience sur certains comportements que j’observe sur le web depuis quelques années.
Je ne suis pas parfaite, je suis très ouverte à la critique constructive. J’estime que c’est essentiel d’avoir une posture de remise en question et de prendre du recul fréquemment.
Comportement non-éthique #1 – présenter ses revenus sans donner aucun contexte
Ce qui m’agresse le plus avec ce comportement, c’est le manque de nuance qu’il apporte. Lancer un chiffre en l’air sans nuancer le % de revenue VS le % de profit, présenter ce qui reste après les impôts, après avoir payé son équipe, les dépenses, etc., pour moi c’est vide de sens.
C’est aussi un manque de transparence. Par exemple, une entreprise qui fait 500K en 1 an sans mentionner qu’elle avait déjà un immense auditoire qu’elle a redirigé vers les nouveaux services. C’est très important d’utiliser notre discernement et de «cibler» ce type de manque de transparence.
Et finalement, ça évoque un grand manque de sensibilité et d’éthique. Par exemple, avoir ce genre de discours auprès de femmes qui vivent des enjeux de pauvreté.
Je perçois ce comportement comme une tactique marketing vide qui ne repose sur rien de concret dans le seul but de susciter une réaction émotionnelle – seulement dans l’intérêt du «vendeur» et non de la cliente.
Avant de présenter des chiffres ou nos revenus sans contexte, posons-nous la question : en quoi c’est pertinent? À quelle version du succès financier ça correspond?
Un dernier exemple : j’ai participé au lancement de KA-CHING en janvier 2021. Un lancement qui a généré plus de 600K en revenus. J’aurais très bien pu utiliser cette information pour prouver mes compétences, pour «vendre du rêve». Par contre, la réalité, c’est que je n’ai reçu qu’une fraction de ce montant et que c’est un effort collectif. Sans les autres participantes et l’organisation de Geneviève, ce 600K n’aurait jamais pu être possible.
Comportement non-éthique #2 – travailler avec des populations vulnérables sans formation concrète
Très souvent, en relation d’aide (coaching, mentorat, etc.), nous travaillons avec des personnes vulnérable, avec une santé mentale fragilisée qui cherchent une solution à leur situation, ce qui est très normal.
Plusieurs «tactiques marketing» servent à manipuler les gens, à les «déclencher» (selon les propres mots d’une coach en ligne). Ce qui se passe réellement, c’est que ces tactiques leur font vivre des émotions difficiles et ont potentiellement le pouvoir de les replonger dans un trauma pour se réjouir quand la personne achète.
La première étape essentielle est de toujours se demander si on a les compétences et les outils pour accompagner ces personnes. C’est très dangereux et illégal de s’improviser professionnel.le en santé quand ce n’est pas le cas.
Ce sont un ensemble de pratiques encadrées par des ordres professionnels. Il faut arrêter de faire du marketing avec de fausses promesses de «guérir» une maladie. Personne ne guéri rien ici et ce n’est pas du tout l’objectif visé.
Pour ma part, mon approche et mes enseignements se basent des études en sociologie et en anthropologie qui me permettent de bien comprendre le comportement humain, ainsi qu’une maîtrise en travail social et 5 ans d’intervention pour développer mes habiletés en accompagnement et l’application de données scientifiques.
Comportement non-éthique #3 – présenter un rythme de croissance malsain et irréaliste
Mise en contexte : j’ai vu passer une publication sur Facebook Post où une personne demandait pourquoi son entreprise n’avait pas le succès qu’elle espérait après 3 mois de lancement.
Plusieurs coachs business proposent une formule toute faite ou des techniques «uniques» pour lancer sa propre entreprise et faire beaucoup d’argent rapidement.
Le problème, c’est que, comme mentionne ma mentore Natalie Brite, la phase de «démarrage» d’une entreprise prend en moyenne 2 ans avant même de penser à la croissance
Oui, oui, 2 ans pour planifier son plan d’affaires, se former adéquatement, établir un branding éthique, faire de la recherche de marché, planifier son offre de services, développer une stratégie de visibilité, établir des collaborations et la liste continue .
Lorsque ces personnes promettent un retour sur investissement rapide, ce n’est jamais bon signe. La vérité, c’est que ça prend du temps bâtir des bases solides pour son entreprise et y aller avec un rythme trop rapide, c’est la meilleure façon de s’épuiser et de passer à côté des aspects les plus importants dont l’éthique.
4 pratiques éthiques à inclure dans ton entreprise
En instaurant des pratiques éthiques dans mon entreprise depuis 2 ans, j’ai découvert quelque chose de très cool : en plus de supporter l’expérience et les besoins de notre communauté, ces pratiques supportent MES besoins aussi.
Un peu comme l’idée du karma qui dit qu’en faisant le bien autour de soi, en reçoit le bien
Je t’explique :
Pratique #1 – offrir des plans de paiements (sans intérêt) : d’un côté, ça rend mes formations plus accessibles et ça enlève la pression financière pour les étudiant.es ET ça me permet d’avoir des revenus récurrents sur plusieurs mois, une meilleure planification de mon budget et du stress en moins.
Pratique #2 – collaborer pour la création de contenu : d’un côté, cette création qui vient des membres de la communauté offre de la visibilité et une diversité des voix et des expériences vécues ET elle crée un espace où l’énergie mise sur la création est mieux distribuée et donc moins tendance à l’épuisement .
Pratique #3 – utiliser une approche d’apprentissage expérientiel : d’un côté, cette pratique offre la chance aux étudiant.es d’intégrer de façon beaucoup plus concrète leur apprentissages dans mes formation ET ça me donne l’occasion de laisser briller ma créativité et mes valeurs dans les projets que je propose.
Pratique #4 – planifier un système de dons face à nos revenus et favoriser l’économie circulaire : d’un côté, cette pratique permet aux étudiant.es de s’impliquer dans notre communauté en faisant un geste concret, en partageant leur ressources en plus de prioriser leur éducation sur le cycle menstruel ET d’un autre côté, ça contribue à l’avancement de projets novateurs et à la sensibilisation aux oppressions, par exemple à la précarité menstruelle.
Instaurer des pratiques éthiques dans ton entreprise,
c’est toujours une situation gagnante-gagnante!