Isabelle Deslauriers de chez Désirables partageait dernièrement sur Facebook une conférence Ted d’Emily Nagoski qui m’a beaucoup inspirée. En même temps, je me cherchais quelques livres pour ma lune de miel et Come as you are d’Emily Nagoski s’est retrouvé dans la pile.

Dans cet article, j’ai envie de partager avec toi les éléments-clé du livre et te donner quelques pistes de réflexion pour t’aider à reprendre le pouvoir sur ta vie sexuelle !

La métaphore du jardin

Emily commence son livre avec une métaphore très intéressante (que j’ai aussi partagée dans mon infolettre il y a quelques semaines) et très utile pour comprendre les autres concepts. Elle explique qu’à ta naissance, on t’a donné un petit bout de terre riche et fertile, différent de tous les autres bouts de terre. Tout de suite, ta famille, à travers ta socialisation, a commencé à planter des choses et organiser le jardin à leur façon, jusqu’à ce que tu puisses planter tes propres plantes par toi-même.

Ils ont planté un langage, une attitude et des connaissances à propos de l’amour, du sentiment de sécurité, de ton corps et de la sexualité. Ils t’ont appris à prendre soin de ton jardin, pendant la période de transition entre l’adolescence et l’âge adulte, pour que tu sois capable de le faire toute seule maintenant.

Le problème, c’est de que tu n’as rien choisi de tout ça : tu n’as pas eu ton mot à dire sur ton bout de terre, les graines qui ont été plantées ou comment ton jardin était entretenu pendant les premières années de ta vie.

À l’adolescence, tu as commencé à prendre plus de responsabilité vis-à-vis ton jardin. Tu as peut-être remarqué que ta famille avait planté des belles fleurs en santé qui éclosent magnifiquement chaque printemps. Et tu as peut-être remarqué aussi des choses que tu aimerais changer.

Peut-être que la technique qu’on t’a enseignée pour t’occuper de ton jardin n’est pas du tout efficace et maintenant tu dois en choisir une nouvelle pour mieux t’épanouir.

Peut-être que les graines qui ont été plantées ne poussent pas bien dans ton jardin, que ton environnement n’est pas favorable pour elles et que tu dois en trouver des nouvelles qui pousseront beaucoup mieux.

Certaines d’entre-vous ont été très chanceuses avec la création de leur jardin et des fleurs qui y ont été plantées. Votre jardin est en santé et s’épanouit dès le départ.

D’autres sont plutôt prises avec des mauvaises herbes toxiques qu’elles doivent arracher et remplacer par quelque chose de plus vivant, beaucoup plus sain et qu’elles ont choisi elles-mêmes.

Finalement, ton corps (incluant aussi tes parties génitales), c’est un élément central de ta sexualité, ton bout de terre à toi. Ton cerveau et ton environnement, c’est tout le reste de ton jardin, les fleurs qui le rendent beau, et les mauvaises herbes aussi.

Avec cette métaphore, Emily veut nous expliquer que les bases de ta sexualité ont été créées dès ta naissance, sans que tu puisses vraiment participer. Par contre, tu es maintenant la seule responsable de ton jardin et ça veut dire que tu as le pouvoir de planter ce que tu veux et de la façon qui te plaît pour être épanouie !

Partie 1 : les bases

• Nos parties génitales ont tous les mêmes morceaux, mais placés de façon différente (oui, ta vulve est normale!)
• Les organes génitaux qu’on voit dans la pornographie ont souvent été modifiés ou retouchés, ils ne représentent vraiment pas la réalité.
• Trouve un miroir et regarde ton clitoris. Savoir où est le clitoris, c’est important, mais savoir où est TON clitoris, c’est essentiel !
• Ton cerveau a un accélérateur (pour reconnaître les stimulis sexuels) et un frein qui répond aux potentiels dangers (ITSS, grossesse, etc.) et qui t’empêche d’être excitée.
• La sensibilité de l’accélérateur et du frein varie beaucoup d’une personne à l’autre (je te prépare un article complet sur ce concept-là très bientôt)
• Ta perception du plaisir varie en fonction du contexte. Par exemple, ça peut être vraiment agréable de se faire chatouiller dans un contexte de jeu sexuel, mais ça peut aussi être très déplaisant quand tu essaies de faire le souper 😉
• Quand tu es stressée, ton cerveau identifie à peu près tout comme un danger tandis que quand tu es excitée, il identifie pas mal tout comme étant attirant sexuellement. À cause du contexte !
• Le meilleur contexte pour la plupart des gens = être relax + te sentir affectueuse + le contexte est explicitement érotique. Ça peut être différent pour toi, l’important, c’est d’apprendre à reconnaître le contexte qui allume le plus ton désir sexuel.

Partie 2 : le sexe en contexte

• Le stress réduit l’intérêt sexuel chez 80-90% des personnes (quand je disais que le stress était l’ennemi numéro un de ton désir). Pour arriver à défaire le noeud, tu dois compléter le cycle de réponse au stress (souvent en faisant du sport, en pleurant, en méditant, en parlant à quelqu’un, etc.)
• Pour certaines personnes qui ont vécues un trauma, le cerveau interprète certains stimulis comme des dangers. L’accélérateur et le frein sont engagés en même temps. Avoir une pratique de «pleine conscience» peut vraiment aider à défaire le lien entre l’accélérateur et le frein.
• Le sexe et l’amour sont intimement liés dans notre cerveau, mais juste dans le bon contexte.
• Pour avoir des relations sexuelles plus satisfaisantes, une bonne idée est de te donner une raison autre que «je dois faire l’amour juste parce que» et essayer d’accomplir quelque chose avec ton.ta partenaire.
• On a toutes reçu des messages contradictoires par rapport à la sexualité durant notre socialisation. L’important, c’est d’en être consciente et de s’informer pour déconstruire les mythes.
• Certaines femmes ont de la difficulté à s’apprécier à leur juste valeur. La clé, c’est d’arrêter de te frapper dessus et c’est là que la réelle guérison peut arriver et que tu pourras t’épanouir comme jamais.
• Le sentiment de dégoût enclenche le frein et ce sentiment-là est appris donc tu peux le désapprendre. Soit consciente de ce qui te dégoûte sexuellement et demande toi si ça nuit à ta vie sexuelle. Si oui, réfléchit à comment tu pourrais changer ta vision des choses 🙂

Partie 3 : le sexe en action

• La meilleure façon de savoir si une femme est excitée sexuellement, c’est de lui demander. Il arrive souvent que comment tu te sens dans ta tête ne se reflète pas avec tes organes génitaux (aka tu n’es pas mouillée).
• Environ 15% des femmes ont un désir sexuel spontané, 30% ont un désir réactif et le reste, environ 50% des femmes ont une combinaison des 2, selon le contexte.
• La sexualité, ce n’est pas un besoin incontrôlable comme la faim par exemple. Ça part plutôt d’un système de motivation interne (j’aime le résultat que ça m’apporte).
• Pour augmenter le désir sexuel dans une relation, il faut augmenter la nouveauté, le plaisir et l’intensité (comme augmenter ton rythme cardiaque). Un bon début est d’essayer l’une de ces 3 nouvelles façons de faire l’amour 😉

Partie 4 : l’extase pour toutes

• L’orgasme, ça se passe dans ton cerveau (et non dans ton corps) avant tout.
• 30% des femmes arrivent à jouir juste avec la pénétration vaginale. Le 70% qui reste est parfois, rarement ou jamais capable de jouir seulement avec la pénétration. La façon la plus commune pour les femmes de jouir, c’est en stimulant leur clitoris.
• L’orgasme, ce n’est pas nécessaire à la survie, mais c’est un bonus pas mal fantastique !
• Pour avoir des meilleurs orgasmes, ils faut enlever ce qui nous turn off et ajouter plus de ce qui nous turn on (je prépare un autre article là-dessus prochainement).
• La chose la plus importante que tu peux faire maintenant pour améliorer ta sexualité, c’est de l’accepter comme elle est, même si elle n’est pas exactement comme tu le souhaiterais.
• Quand tu te donnes le droit d’être et de ressentir toutes tes émotions, ton corps peut compléter son cycle émotionnel, passer par le tunnel et retrouver la lumière au bout 🙂

Je pense que le message le plus important d’Emily c’est que TU ES NORMALE, peu importe à quoi ressemble ton corps et ta sexualité.

Et c’est à partir de là que je peux jouer un rôle important dans ton cheminement en t’offrant de l’ouverture, de l’accompagnement, de l’inclusion & du contenu à travers l’infolettre, le blogue, mes réseaux sociaux et bientôt le podcast pour t’aider à trouver tes propres réponses sur ta sexualité !

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