10 mythes enseignés dans les cours d’éducation sexuelle

10 mythes enseignés dans les cours d’éducation sexuelle

 

J’ai eu la chance d’avoir des cours d’éducation sexuelle au secondaire. J’ai appris les notions de base sur la santé sexuelle. Avec le recul et mon regard plus inclusif maintenant, je me rends compte que l’information enseignée dans mes cours manquait de nuance et était souvent erronée. J’ai eu envie de rectifier le tir en te présentant une liste de 10 choses sur lesquelles mes cours d’éducation sexuelle avaient tort.

 

  • À peu près tout sur la virginité : En plus d’être une construction sexiste de notre société, toute la notion de virginité mets de côté la communauté LGBTQ+. Le fait d’évaluer la valeur d’une personne selon sa virginité est une idée très dangereuse qui mène à des sentiments de honte et de culpabilité qui ne devraient pas exister au sein d’une vie sexuelle authentique. Et le fameux mythe de l’hymen? Il arrive souvent que les personnes avec un vagin perfore leur hymen avant même d’avoir leur première relation sexuelle. Il serait temps de défaire le mythe non?

 

  • C’est honteux d’attraper une ITSS : Le cours d’éducation sexuelle misent souvent sur la peur en présentant des images d’horreur de personnes avec des infections transmises sexuellement et par le sang (ITSS) et ça ne fonctionne pas. À mon avis, il serait beaucoup plus pertinent de mettre l’emphase sur les réels risques et dangers des ITSS : que les condoms ne te protègent pas à 100% et que c’est possible d’attraper une ITSS par la bouche par exemple.

 

  • Ça ne vaut pas la peine de parler de sexualité LGBTQ+ : L’éducation sexuelle, du moins celle que j’ai reçue, est très hétéronormative et n’inclue pratiquement pas d’information sur l’identité de genre. En choisissant de ne pas en parler, c’est toute l’expérience vécue et la sexualité des personnes LGBTQ+ qui est cachée. Les personnes de cette communauté sont donc plus vulnérables parce qu’ils.elles n’ont pas accès à de l’information qui parle de leur réalité. L’exclusion peut avoir des conséquences très graves chez les adolescent.es. Je souhaite sincèrement que le discours des cours d’éducation sexuelle devienne plus inclusif et permette à tous les élèves de se reconnaître et de se sentir accepté.es.

 

  • L’asexualité n’existe pas : L’asexualité est décrite comme l’état d’une personne qui ne ressent pas d’attirance sexuelle pour une autre personne et/ou pour elle-même. Comme je l’expliquais dans cet article, l’invisibilisation d’une orientation sexuelle est très nocive lorsqu’on essaie de créer des liens authentiques avec d’autres personnes. Assumer que les gens sont hétérosexuel.les est un réflexe facile que je t’invite à déconstruire.

 

  • Il existe seulement une «vraie» façon de faire l’amour : Pénis dans le vagin = vrai sexe. FAUX ! Oui, la pénétration vaginale fait partie des possibilités de relations sexuelles, mais ce n’est tellement pas juste ça! Les caresses, les massages, le sexe oral, la pénétration anale sont des exemples parmi tant d’autres de pratiques sexuelles qui font partie d’une «vraie» façon de faire l’amour. Pourquoi se mettre la pression de la pénétration vaginale quand on sait que ce qui nous fait du bien, c’est quelqu’un qui s’occupe de notre clitoris? 😉

 

  • L’abstinence résout tous les problèmes : Est-ce que j’ai vraiment besoin d’expliquer celle-là?

 

  • Le consentement est un sujet séparé : Selon moi, le consentement est plutôt un concept qui devrait se retrouver dans toutes les sphères de ta sexualité (et de ta vie). Parler de consentement pendant 1h, une fois, ce n’est clairement pas suffisamment. La culture du viol est partout, le taux d’agressions sexuelles est toujours en augmentation. Parler de consentement aux filles et, surtout aux garçons, c’est essentiel et nécessaire. Parler de sexualité sans parler de consentement, c’est comme enlever le glaçage du gâteau. Ça juste pas de bon sens !

 

  • L’éducation sexuelle n’a rien à voir avec le reste de l’éducation : Tout est interrelié. L’éducation sexuelle, ce n’est pas quelque chose qui s’apprend en une semaine en secondaire 2. C’est important de se renseigner tout au long de notre vie à propos de la santé sexuelle, de notre corps, des relations amoureuses et de comprendre comment notre vie sexuelle est une partie essentielle à notre bien-être.

 

  • Les jouets sexuels ne font pas partie de la santé sexuelle : Je ne crois même pas que le sujet des jouets sexuels a été abordé dans mes cours d’éducation sexuelle. Si oui, c’était à la blague, en riant, un peu gêné. À mon avis, c’est vraiment important d’informer les élèves sur les risques d’utiliser des jouets sexuels avec ton/ta/tes partenaire.s et les éduquer sur la bonne façon de s’en servir. Peut-être aussi mentionner que le concombre que t’auras envie de mettre dans ton vagin est plein de microbes et que c’est peut-être pas une si bonne idée 😉

 

  • Il ne te reste plus rien à apprendre après tes cours d’éducation sexuelle : L’éducation sexuelle, comme le reste de ton éducation, ne se terminera jamais. S’informer, se renseigner, échanger avec d’autres personnes et garder son esprit ouvert sont des façons simples de développer un discours plus inclusif et une vision plus globale des enjeux liés à la sexualité.

 

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